La pousse des cheveux est un processus naturel. Lorsqu’on a l’impression que les cheveux ne poussent pas ou s’accompagne de perte, c’est souvent le signal que quelque chose ne fonctionne pas de manière optimale dans l’organisme. Lors de mes consultations, je vois régulièrement des femmes frustrées par une chevelure qui ne pousse plus, qui s’affine… Or, ce symptôme est rarement isolé : il traduit généralement un déséquilibre plus profond, qu’il soit hormonal, nutritionnel ou émotionnel.
Le cycle naturel du cheveu
Avant de chercher les causes d’un ralentissement de la pousse, il faut comprendre le fonctionnement naturel du cheveu. Chacun d’eux suit un cycle en trois phases :
- Phase anagène : c’est la phase de croissance qui dure entre 2 et 6 ans. Plus elle est longue, plus le cheveu pousse.
- Phase catagène : une phase de transition courte, d’environ 2 à 3 semaines.
- Phase télogène : le cheveu ne pousse plus, puis finit par tomber. Elle dure approximativement trois mois.
- 4. Une circulation sanguine insuffisante nuit à la santé des cheveux
Le tout expliqué plus en détail ici. Lorsque la pousse est freinée, c’est souvent parce que la phase anagène est écourtée, ou que trop de cheveux entrent prématurément en phase télogène.
Important : parfois, on croit que nos cheveux ne poussent pas, mais le problème n’est pas là. Une chute prématurée, des cheveux qui subissent beaucoup de casse… peuvent donner cette impression. Pourtant, le cheveu pousse : c’est juste qu’il s’écourte sur sa partie basse.
Dans ce cas, il faudra prendre soin des longueurs et comprendre pourquoi vos cheveux subissent autant de casse.
Pourquoi les cheveux ne poussent pas ?

1. Des carences nutritionnelles
Pour moi la cause la plus fréquente. L’un des premiers freins à la croissance capillaire est une alimentation pauvre en nutriments essentiels. Les cheveux, bien qu’accessoires à la survie, sont très gourmands en nutriments. Quand ils ne poussent pas ou très peu, il faut regarder :
- Fer : Une carence, même modérée, peut limiter la pousse ou favoriser la chute. Très fréquent chez les femmes (règles abondantes, végétarisme, troubles digestifs…) 🥬.
- Zinc : Ce minéral est indispensable à la division cellulaire et à la fabrication de la kératine.
- Vitamines du groupe B : Notamment la biotine (B8), la B5 (acide pantothénique) et la B12, toutes impliquées dans la santé du cuir chevelu.
- Protéines : Le cheveu étant composé de kératine (une protéine), un apport insuffisant peut ralentir sa synthèse.
- Oméga-3 : Ils nourrissent le cuir chevelu et améliorent la microcirculation locale.
- Vitamine D : Bien que notre source principale ne soit pas alimentaire, j’ajoute ici cette vitamine (hormone), essentielle à la pousse, mais aussi au maintien de cheveux en bonne santé.
Un bilan sanguin peut aider à identifier ces carences. Votre meilleure arme est votre assiette. En naturopathie, on choisira aussi les super-aliments (spiruline, levure de bière, pollen…) et les compléments alimentaires bien dosés et assimilables.
2. Pousse des cheveux qui stagnent : le rôle des hormones
Les cheveux sont de véritables capteurs hormonaux. Chez la femme, les variations hormonales ont un impact direct sur leur croissance et la santé des follicules.
- Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : Ce trouble est souvent associé à un excès d’androgènes (hormones masculines) qui peut entraîner une perte de cheveux au niveau des tempes ou du sommet du crâne, tout en freinant la pousse. Dans les cas les plus importants (assez rare), l’alopécie peut être présente sur l’ensemble du crâne avec un affinement très important de la masse capillaire.
- Post-partum : Après l’accouchement, la chute hormonale entraîne habituellement une perte massive de cheveux (effluvium télogène). La durée de la chute et la repousse peuvent être longue.
- Périménopause : Le déclin progressif des œstrogènes et de la progestérone déséquilibre le cycle capillaire. Toutes les femmes ne perdent pas leurs cheveux à ce moment-là, mais c’est un symptôme qui peut arriver.
- Hypothyroïdie : Une thyroïde paresseuse ralentit le métabolisme global… y compris la pousse des cheveux 🥱.
- Déséquilibre progestérone / œstrogène : un dérèglement hormonal au niveau de vos taux de progestérone et d’œstrogène peuvent être en cause dans la pousse ou la chute des cheveux. C’est un équilibre fragile qui, lorsqu’il est perturbé, peut engendrer de nombreux symptômes chez les personnes menstruées.
Un suivi hormonal global est donc essentiel, surtout si les troubles capillaires s’accompagnent d’autres symptômes (fatigue, règles irrégulières, acné, prise de poids…).
3. Stress et chute de cheveux : quel lien ?
Le stress chronique est l’un des grands ennemis de la chevelure. Il agit de plusieurs manières :
- Il favorise l’entrée des cheveux en phase télogène.
- Il perturbe la microcirculation au niveau du cuir chevelu.
- Il déséquilibre l’axe hormonal hypothalamo-hypophyso-surrénalien, ce qui peut avoir un impact indirect sur les ovaires et la thyroïde.
En naturopathie, on insiste beaucoup sur la gestion du stress : plantes adaptogènes (ashwagandha, rhodiole), magnésium, techniques de relaxation, cohérence cardiaque, activité physique douce… La prise en charge du stress soit être globale : prendre une plante aura l’effet d’un pansement temporaire et ne réglera pas le problème de fond.
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4. Une circulation sanguine insuffisante nuit à la santé des cheveux
Pour pousser, le bulbe pileux a besoin de recevoir oxygène et nutriments par le sang. Une circulation ralentie au niveau du cuir chevelu peut donc impacter la croissance. Ce problème est souvent accentué par :
- Une sédentarité excessive
- Une tension musculaire au niveau de la nuque et du cuir chevelu
- Une consommation excessive de toxines (tabac, alcool, alimentation industrielle)
Les massages du cuir chevelu 💆🏻♀️, les soins stimulants (huiles essentielles comme le romarin à cinéole, la menthe poivrée) et l’activité physique régulière sont ici de précieux alliés.
5. Produits capillaires et coiffures : attention à ces erreurs
Enfin, il ne faut pas négliger l’aspect local et la casse pour causes « mécaniques ». L’usage répété de shampoings sulfatés, de teintures chimiques, de chaleur excessive (lisseurs, sèche-cheveux…), ou de coiffures trop serrées peut fragiliser le cuir chevelu, casser la fibre, voire provoquer une alopécie de traction.
Démêler vos cheveux lorsqu’ils sont mouillés accentue le taux de casse. Malheureusement, les cheveux mouillés sont plus fragiles, un peu « élastiques » et sont donc moins résistants. Dormir les cheveux mouillés est aussi assez néfaste sur la santé du cheveu au niveau des longueurs, mais aussi sur la santé de votre cuir chevelu. C’est une zone qui ne gagne pas à rester humide longtemps : irritation, pellicules, mauvaise hygiène au niveau de l’oreiller, prolifération de levures (dermite séborrhée…)…
F.A.Q.
Je préfère me laver les cheveux le soir. Je fais comment ?
Séchez-les au maximum. Ils seront probablement encore très légèrement gonflés par l’humidité, mais ça limitera les risques. Changez votre taie d’oreiller très souvent.
Je suis carencée en fer et ma cure de multivitamines n’y a rien fait.
Pour remonter une carence en fer, il faut déjà privilégier une bonne dose alimentaire quotidienne (vraiment, il n’y a rien de mieux). Du côté des compléments, il faut un produit bien dosé et avec des molécules assimilables. Les compléments alimentaires « multivitamines » qui contiennent du fer ne sont déjà pas un choix judicieux. Si vous avez déjà une bonne alimentation et un complément de qualité, vérifier la santé de l’estomac et l’optimisation de votre alimentation. C’est plus rare, mais certains polymorphismes génétiques peuvent toucher : l’assimilation du fer, son stockage, le taux de transferrine… Parlez-en à votre médecin.
Comment savoir quelle est la cause de la mauvaise santé de mes cheveux ?
Il y a plusieurs choses à faire. Un bilan avec votre médecin, une consultation avec un naturopathe qualifié afin de détecter les problèmes au niveau de votre hygiène de vie / routine, un bilan sanguin et bilan hormonal pour voir les éventuelles carences et dérèglements hormonaux… Dans tous les cas, ne tardez pas à mettre en place des changements nécessaires.
Comment relancer naturellement la pousse des cheveux ?
Vous êtes sûre qu’il ne s’agit pas d’un problème de casse ? Si vraiment, vos cheveux ne poussent pas, avec une approche globale : bilan médical, micronutrition 💊, gestion du stress, soins doux du cuir chevelu et soutien hormonal si nécessaire. Un massage quotidien (délicat) du cuir chevelu pourra améliorer la micro-circulation. En termes de soin, je ne suis pas une accro aux bains d’huile de ricin sur le cuir chevelu… il alourdit, demande un lavage agressif, peut étouffer un peu le cuir chevelu. Privilégiez des soins plus légers comme les infusions, hydrolats…
As-tu des conseils en plus ?
OUI ! La santé du cuir chevelu est hyper importante pour la santé de vos cheveux. On le néglige tellement ! Veillez à ce qu’il soit sain, régler ses éventuels problèmes…
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