Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale fréquente qui touche environ 1 femme sur 10, en âge de procréer. Il est caractérisé par la présence de follicules dans les ovaires. Il peut également se manifester par des cycles irréguliers, une hyperandrogénie (excès d’hormones masculines), une ovulation absente ou irrégulière, et parfois une résistance à l’insuline. Le traitement du SOPK dépend des symptômes présents et des objectifs pour la patiente (régularisation du cycle, fertilité, acné, perte de poids…).
Sommaire
Les différents traitements médicaux proposés
Je parle régulièrement des outils naturopathiques pour travailler avec le SOPK. Nombreuses d’entre vous sont déjà traitées par des traitements de médecine conventionnelle. C’est l’occasion de faire le tour des solutions proposées ! En fonction de vos symptômes et de leur intensité, en fonction par ailleurs du médecin qui vous accompagne, les traitements proposés peuvent varier. Vous pouvez retrouver les différents symptômes du SOPK dans cet article.
1. La pilule contraceptive
Mode d’action :
Les contraceptifs oraux combinés contiennent un œstrogène (généralement de l’éthinylestradiol) et un progestatif. La pilule crée des cycles « de synthèse » grâce aux hormones contenues dans les comprimés. Ces cycles sont normalement réguliers et permettent de réduire la production d’androgènes (testostérone), parfois d’améliorer l’acné et de diminuer l’hirsutisme (pilosité excessive).
L’œstrogène contenu dans la pilule supprime la sécrétion de FSH et de LH par l’hypophyse, empêchant ainsi la stimulation ovarienne. Le progestatif, selon sa nature, peut avoir une action anti-androgénique, en bloquant les récepteurs des androgènes ou en réduisant leur production ovarienne.
Indications :
C’est le traitement le plus prescrit contre le SOPK, notamment en cas d’aménorrhée, de cycles irréguliers, d’acné, d’hirsutisme ou encore de prévention de l’hyperplasie de l’endomètre.
Limites :
Il ne soigne pas le SOPK mais supprime les cycles naturels. À l’arrêt de la pilule, il faudra reprendre en main le SOPK. La pilule peut être contre-indiquée aux fumeuses. Enfin, certains médecins conseillent de ne pas prendre la pilule pendant plus de 10 ans au total.
2. La metformine
Mode d’action :
La metformine est un antidiabétique oral utilisé en cas de résistance à l’insuline, assez fréquente dans le SOPK. Elle améliore la sensibilité à l’insuline des tissus périphériques et diminue la production hépatique (au niveau du foie) de glucose.
En réduisant l’insulinémie, la metformine contribue indirectement à faire baisser la production d’androgènes par les ovaires, car l’insuline stimule cette production. Elle peut également favoriser le retour de l’ovulation chez certaines femmes.
Indications :
En cas de résistance à l’insuline, surpoids important, anovulation…
Limites :
Il faudra au préalable avoir réalisé des dosages sanguins adaptés pour voir s’il y a effectivement une résistance à l’insuline, une hyperinsulinémie… Certains docteurs 🩺, spécialement des généralistes, peuvent prescrire de la metformine en première intention à des patientes ayant un bilan glycémique normal (insulinémie, indice HOMA / QUICKI, hémoglobine glyquée, glycémie…). Avant de prendre la metformine, je ne saurai que vous conseiller d’aller voir un endocrinologue pour un deuxième avis.
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3. Les inducteurs de l’ovulation
a. Clomifène citrate
Mode d’action :
Le clomifène agit comme un anti-œstrogène au niveau de l’hypothalamus. Il bloque les récepteurs aux œstrogènes, ce qui est interprété comme un déficit œstrogénique 📉. En réponse, l’hypophyse sécrète plus de FSH et de LH, stimulant la croissance folliculaire et l’ovulation.
b. Letrozole (inhibiteur de l’aromatase) / Femara
Mode d’action :
Le letrozole inhibe l’enzyme aromatase, qui convertit les androgènes en œstrogènes. En diminuant les taux d’œstrogènes circulants, il stimule la libération de FSH par l’hypophyse, favorisant ainsi l’ovulation. Il peut normaliser le ratio LH / FSH qui peut être perturbé avec le SOPK. Il est parfois donné en période de préménopause.
Indications :
- Infertilité liée au SOPK
- Absence ou irrégularité de l’ovulation
Le letrozole est aujourd’hui souvent préféré au clomifène en première intention 💊, car il présente de meilleurs taux d’ovulation et de grossesse, avec moins de risques de grossesse multiple.
Limites :
C’est un traitement que l’on vous donnera probablement lors d’un projet grossesse. Il n’a pas pour but de trainer le SOPK sur le long terme et pourra être inefficace sur certains symptômes comme l’acné, les problèmes de poids…
4. Les anti-androgènes

a. Acétate de cyprotérone
b. Spironolactone
c. Flutamide
Mode d’action :
Ces molécules agissent en bloquant les récepteurs des androgènes (notamment au niveau de la peau et des follicules pileux) ou en inhibant la synthèse des androgènes. En cas de signes d’hyperandrogénie : acné, alopécie androgénétique, hirsutisme… elles sont fréquemment utilisées.
Indications :
Ils sont habituellement donnés en cas d’hyperandrogénie moyenne à sévère engendrant acné et pilosité excessive.
Limites :
Peuvent être dangereux en cas de grossesse. Il s’agit de médicaments qui requièrent un suivi médical régulier, particulièrement pour vérifier les taux sanguins 💉 de potassium, sodium. Beaucoup d’effets secondaires sont constatés. Il est généralement prescrit en plus de la pilule contraceptive. Les symptômes réapparaissent à l’arrêt du traitement.
5. Les traitements locaux de l’acné
Lorsque l’acné est isolée ou modérée, le médecin peut proposer :
- Des rétinoïdes (application topique) 🧴
- Des antibiotiques locaux (érythromycine, clindamycine)
- Des traitements dermocosmétiques adaptés aux peaux grasses et acnéiques
En cas d’échec ou d’acné sévère, l’isotrétinoïne orale peut être prescrite, en tenant compte des contre-indications (notamment grossesse) et des effets secondaires.
Limites : Il s’agit de traitements qui peuvent être très efficaces. Cependant, il faudra travailler sur les causes du SOPK en parallèle, car ces médicaments n’agiront que sur le symptôme de l’acné. Le dérèglement hormonal, les follicules, la fatigue… resteront présents.
6. Autres options médicales de soutien
a. Progestatifs seuls
Pour les femmes ne pouvant ou ne souhaitant pas prendre d’œstrogènes, le médecin pourra proposer un traitement par progestatif seul. Le rythme est généralement cyclique. Il aidera à induire des règles régulières et prévenir l’hyperplasie de l’endomètre (comme les pilule œstroprogestative dont nous avons parlé plus haut).
b. Hormone thyroïdienne ou traitement de l’hyperprolactinémie
Chez certaines femmes, le bilan hormonal peut révéler une hypothyroïdie ou une hyperprolactinémie, qui peuvent aggraver les troubles menstruels ou de l’ovulation. Un traitement adapté sera nécessaire pour rétablir un bon équilibre hormonal.
7. Les traitements de l’insulinorésistance associés à l’obésité
- Les agonistes du GLP-1 (ex. liraglutide) : utilisés en cas d’obésité importante, ils réduisent l’appétit 🍽 et favorisent la perte de poids. Cette perte de poids améliore souvent les troubles de l’ovulation et les paramètres hormonaux.
- La chirurgie bariatrique (dans les cas extrêmes) : peut être proposée si l’IMC est très élevé et que d’autres approches ont échoué.
Pour conclure
Il existe une panoplie de traitements médicaux pour le SOPK. Les symptômes et ressentis du Syndrome des Ovaires Polykystiques sont très différents d’une femme à l’autre. C’est pour cela que deux femmes atteintes pourront avoir des traitements très différents.
En naturopathie, il est possible d’accompagner les femmes souffrant du SOPK. En association avec le médecin traitant, on pourra optimiser le suivi et d’améliorer les conditions de vie. Le SOPK n’est pas une pathologie qui guéri (sauf certains cas particuliers). Mais elle peut être mise en sommeil total avec une bonne prise en charge.
Si vous souhaitez être accompagnée avec un suivi naturopathique, vous pouvez me contacter ici.
Photo de Melany @ tuinfosalud.com
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