Laura
Breiller-Tardy

Symptothermie : prendre sa température basale

Élément clé de la symptothermie, prendre sa température basale requiert une certaine rigueur et une bonne technique. Cela dit, une fois l’habitude apprivoisée, ça devient très facile ! Je fais suite ici à mon article plus général sur la symptothermie publié le mois dernier. Aujourd’hui, on regardera donc plus en détail comment prendre sa température basale de manière sûre et efficace. Cependant, notez bien que la prise de température ne doit pas être le seul moyen d’observer ses cycles, surtout dans le but d’une contraception !

Pourquoi prendre sa température ?

La température basale reflète les variations hormonales du cycle. Elle permet donc de nous indiquer si l’on se trouve avant ou après l’ovulation :

  • Avant l’ovulation : température plus basse (phase folliculaire, dominée par les œstrogènes). 🥶
  • Après l’ovulation : au contraire, température plus haute (phase lutéale, sous l’effet de la progestérone). 🥵

Une hausse de température confirme donc que l’ovulation a bien eu lieu. C’est une bonne indication pour la fertilité ! Elle n’est cependant pas la preuve formelle d’une bonne ovulation.

Quand prendre sa température basale ?

Le moment de prise de température est la chose la plus importante :

1

Chaque matin, au réveil, avant de se lever, de parler, de boire, d’aller aux toilettes, de bouger. Diverses activités pourraient alors fausser la mesure.

2

Toujours à la même heure, à ± 30 minutes près.

3

Après au moins 3 à 4 heures de sommeil consécutif. Après une nuit blanche (ou presque), la mesure risque de ne pas être la bonne.

4

Idéalement entre 5 h et 8 h du matin, selon ton rythme habituel.

Comment choisir son thermomètre de symptothermie

Quel thermomètre pour prendre sa température basale :

  • Thermomètre basal numérique (avec deux décimales, par ex. 36,48 °C).
  • Certains thermomètres connectés ou dispositifs spécifiques à la symptothermie peuvent être utilisés, mais un thermomètre basal simple suffit. L’envoi de la mesure à votre application de règle peut être pratique, mais ne vous fiez pas seulement à ça pour gérer votre fertilité, ce serait une grosse erreur. Malgré tout, peu de ces applications sont fiables. Elles peuvent donner une tendance générale, mais ne doivent pas remplacer votre jugement.

Essayez de prendre un thermomètre fiable, testez-le plusieurs fois de suite après achat. Si la température prise à quelques secondes d’intervalle n’est pas identique (malgré que vous n’ayez pas bu, pas laissé votre bouche ouverte…), il peut ne pas être fiable.

Symptothermie : mode de prise de température

Choisir une seule voie et s’y tenir tout le cycle :

  • Buccale (orale) : sous la langue, bouche fermée, environ 1 minute.
  • Vaginale : insérer légèrement le thermomètre, environ 1 minute (plus stable, moins influencée par l’environnement).
  • Rectale : méthode la plus précise, environ 1 minute, mais souvent jugée moins confortable.

Température

Température

Température

Température

⚠️ Ne pas alterner les voies au cours d’un même cycle de sorte que la courbe ne soit pas faussée.

Que noter pour suivre sa température

  • Notez la température immédiatement après la mesure.
  • Vous pouvez aussi indiquer :
    • La température exacte (ex. : 36,62 °C).
    • L’heure de la mesure.
    • Les facteurs perturbateurs éventuels :
      • sommeil insuffisant ou interrompu
      • fièvre, stress, maladie
      • consommation d’alcool
      • lever nocturne
      • coucher tardif ou décalage horaire
      • activité physique matinale, etc.

📱 On peut noter ces données sur une application symptothermique (Kindara, Sympto, Read Your Body, etc.) ou sur une grille papier. Encore une fois, les applications ne sont pas toujours fiables, ayez l’esprit critique !

Observation et interprétation des mesures de température

  • Avant ovulation : température basse et stable (température buccale souvent entre 36,2 °C et 36,5 °C).
  • Après ovulation : hausse de 0,2 à 0,5 °C en moyenne, qui se maintient pendant au moins 3 jours consécutifs.

Cette hausse indique que l’ovulation est passée (la confirmation est rétroactive).

En symptothermie, la température est corrélée à d’autres signes : glaire cervicale (aspect, sensation), col de l’utérus (position, ouverture, texture) que je développerai dans un second temps… L’analyse conjointe de ces indices permet de déterminer avec précision les phases fertile et infertile.

Exemple concret

1. Le tableau

En premier lieu, il peut être plus facile de remplir un tableau indiquant température et observations. À force et lorsque l’on devient plus à l’aise, on peut généralement le laisser de côté.

Jour du cycleHeureTempérature (°C)Observations
J86h4536.35RAS
J96h5036.40RAS
J106h4036.38Glaire filante
J116h4536.42Glaire filante
J126h5036.60Glaire sèche
J136h4536.65RAS
J146h5036.70RAS

Vous pouvez ensuite tracer ou générer une courbe de température.

2. Mise en forme de la courbe

Pour commencer, tracer les axes :

  1. Axe horizontal (X) : les jours du cycle (J1 = premier jour des règles).
  2. Axe vertical (Y) : les températures (de 35,8 °C à 37,2 °C environ, par pas de 0,05 °C).
  3. Reporter chaque jour la température relevée sous forme de point.
  4. Relier les points successifs par des lignes fines dans le but de visualiser l’évolution.
  5. Enfin, ajouter des symboles pour les perturbations (ex. : astérisque, croix) et des annotations pour la glaire, le col, les règles, etc.

Deuxièmement, observer la zone de montée de température plus brutale (ici encadrée en violet). Effectivement, l’ovulation semble avoir eu lieu.

Courbe température symptothermie

3. Observer l’évolution et déterminer la présence de l’ovulation.

La courbe doit montrer une biphasie claire (non-linéaire) : une phase basse suivie d’une phase haute.

Si la courbe est irrégulière ou plate, cela peut indiquer par exemple :

  • absence d’ovulation,
  • dérèglement hormonal,
  • ou conditions de mesure perturbées.

Quelques sources d’erreurs à éviter

Afin de ne pas fausser les mesures et d’avoir une contraception / méthode de suivi de fertilité fiable, attention à certains détails :

  • Prise de température à des heures très variables.
  • Changement de voie de mesure.
  • Bouger, parler ou boire avant la prise.
  • Thermomètre non calibré ou sans deux décimales.
  • Noter de mémoire plusieurs heures plus tard (oui oui, vous allez vous en rappeler… 😏).
  • Prenez soin de ne pas comparer directement les valeurs d’un cycle à l’autre : l’important est la forme de la courbe au cycle actuel.

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