Aujourd’hui, je vous fais un retour sur le super livre du Docteur Mariette BOON et de la Professeure Liesbeth VAN ROSSUM : Le charme secret de notre graisse.
Un livre que j’ai pris plaisir à lire, tant par son écriture agréable et simple que par les informations découvertes à l’intérieur ! Je ne fais pas beaucoup de retour de lecture malgré ma grande consommation de livre. J’y tenais ici, car c’est un ouvrage qui permet de dépoussiérer les vieux clichés du « il est gros = il mange trop ». En réalité, tout ceci est bien plus complexe et l’on nous donne des pistes de réflexions et des exemples intéressants.
La fin du livre est consacrée à la perte de poids et l’amélioration du métabolisme. Et on est loin des conseils du type « mangez un yaourt par jour et faites du running tous les matins à 6:00 avant d’aller bosser » ! C’est intelligent, pas impossible à mettre en place et sain. Ça vaut le coup d’être lu !
Mon but ici n’est pas de me faire critique : je n’en ai pas les compétences et j’ai toujours du mal à lire ce genre de texte. L’avis d’une personne sur un film ou une lecture est tellement personnel… Je voulais cependant partager avec vous quelques informations intéressantes trouvées dans ce livre qui méritent d’être soulignées !
Il ne s’agit pas d’un résumé ! Ce livre est assez long et très riche en informations : je n’en mettrais en avant seulement quelques-unes ici, pêle-mêle.
Pourquoi est-on de mauvaise humeur lorsque l’on a faim ?
Lorsque le dernier repas est loin et que la faim arrive, on peut avoir tendance à être un peu ronchon. Une explication là-derrière est que lorsque la glycémie baisse, d’autres hormones sont sécrétées afin de la faire remonter (encore l’homéostasie) et permettre au corps de continuer à fonctionner. Le cerveau, par exemple, a besoin de glucose et peut-être endommagé si la glycémie est trop basse.
Les hormones qui font grimper la glycémie sont l’adrénaline et le cortisol. Des hormones qui peuvent influencer le cerveau et donc l’humeur ! Elles peuvent nous rendre plus irritables et nous faire surréagir. Pour différentes raisons, l’effet serait plus marqué chez la femme.
Un taux d’insuline haut peut entraîner une prise de poids
Que ce soit à cause de repas trop sucrés ou d’une surproduction d’insuline, des taux élevés à long terme ont de grandes chances d’entraîner une prise de poids.
Trop d’insuline entraînerait une « découpe » des acides gras qui pourront être absorbés par les organes et le tissu adipeux. L’insuline encourage également le stockage de la graisse.
L’IMC n’est pas toujours pertinent pour juger d’un poids sain
Tout d’abord, le muscle pèse plus lourd que la graisse donc on peut avoir une quantité de graisse saine et un IMC élevé et être classifié en surpoids ou obèse. Donc, le taux de graisse (attention à bien mesurer avec des outils fiables et des professionnels) est plus pertinent que l’IMC.
- Chez l’homme, un taux de graisse idéal serait inférieur à 20%.
- Chez la femme, le taux de graisse devrait être inférieur à 30%
Cet écart s’explique par les différences en termes de système hormonal entre homme et femme. La graisse est un relai hormonal et est nécessaire, notamment chez la femme et encore plus à partir de la ménopause.
Le taux de graisse seul n’est pas suffisant ! Il ne parle pas de l’emplacement de la graisse. Par exemple, la graisse dans le ventre autour des organes est plus préjudiciable que la graisse sous-cutanée. Une mesure intéressante est le tour de taille :
- Homme : idéalement entre 74 et 94 cm*.
- Femme : idéalement entre 68 à 80 cm*.
* Ces normes peuvent être inférieures pour les personnes d’origines sud-asiatiques.
Le corps est intelligent et aime garder son équilibre
Des études suggèrent qu’après une liposuccion, le nombre de cellules graisseuses retirées réapparait ailleurs (souvent au niveau des seins, 40% des cas). Le corps enregistre en quelque sorte le nombre de cellules graisseuses. Lorsque certaines meurent, elles sont remplacées.
Il en est de même au passage à l’âge adulte. Lorsque l’on a trop de cellules graisseuses en sortant de l’enfance, on aura tendance à avoir plus de mal à mincir, car on a plus de cellules graisseuses enregistrées. Par conséquent, un enfant en surpoids aura plus de chance d’être en surpoids pendant sa vie s’il ne revient pas à un taux de masse grasse « idéale » avant de quitter l’enfance. Notons quand même que le taux idéal ne sera pas le même pour tous : ne sortons pas d’un diktat pour tomber dans un autre.
Il peut aussi être difficile de perdre du poids à l’âge adulte, car :
- Une baisse de la masse grasse entraîne = moins de leptine (hormone de la satiété)
- Moins de leptine = plus d’appétit
- Plus d’appétit + moins de leptine = moins de combustion de graisse.
Le corps va essayer de revenir à la situation initiale, c’est-à-dire lorsque les cellules graisseuses étaient plus remplies.
L’emplacement de la masse grasse est important
Au niveau du ventre :
La graisse abdominale est plus mauvaise pour la santé, car elle se retranche entre les organes et les cellules peuvent stocker moins de graisses. Si capacité maximale de stockage est atteinte, le surplus va dans le sang et est stocké ailleurs.
Au niveau des hanches :
Comparée à la graisse abdominale, la présence de masse grasse au niveau des hanches serait associée à un risque plus faible de diabète.
Nous n’avons pas tous les mêmes potentialités de stockages : chez certains, les cellules graisseuses sont souples et extensibles, chez d’autres plus rigides. Lorsque les cellules sont remplies, cela engendre des troubles de santé : diabète, résistance à l’insuline…
Surpoids et fertilité
Le surpoids important diminue les chances de grossesse, car il y a moins d’ovulation ou des ovulations absentes. Plusieurs facteurs sont en causes :
- Le manque de leptine provoqué par excès de graisse ralentit ou inhibe l’ovulation.
- Perturbation de l’équilibre hormonal : Si la graisse corporelle augmente = activité de la protéine aromatase augmente : elle transforme une partie des androgènes en œstrogènes (chez la femme et l’homme). Les œstrogènes préparent endomètre aux menstruations et inhibent le centre de fertilité du cerveau.
- S’il y a trop d’œstrogènes : l’ovulation est perturbée, sur le même principe qu’une contraception hormonale. L’excès de masse grasse inhibe aussi la fertilité masculine.
D’ailleurs, la graisse agit sur les hormones, mais le contraire est vrai également ! Pas assez d’hormones thyroïdiennes : mauvaise digestion, ralentissement du cœur, moindre efficacité de la graisse brune qui produira moins de chaleur. Voici la frilosité et une moindre consommation énergétique…
L’augmentation de la masse grasse à la ménopause
Autour de la ménopause, on assiste à une augmentation de la graisse (afin d’être un relai hormonal). C’est tout à fait normal ! La baisse des œstrogènes à la ménopause change le ratio testostérone / œstrogènes. La répartition de la graisse devient plus masculine : on observe généralement une augmentation de la graisse abdominale. Donc, l’arrivée d’un petit ventre est une chose naturelle à la ménopause : ce n’est pas que la personne se relâche !
On le remarque aussi avec les femmes atteintes de SOPK avec trop de testostérone : il peut y avoir un ventre plus rond, même si le poids est normal.
Le manque de sommeil et la prise de poids
Pour faire simple, le manque de sommeil perturbe les hormones qui gèrent l’appétit : ghréline et leptine. On aura plus d’appétit pour des mets sucrés et gras.
Lien obésité et dépression
On sait que l’obésité, comme la dépression, ont souvent un fondement génétique. On sait que les gènes de l’obésité exercent une action surtout sur les zones du cerveau qui contrôlent l’appétit et le métabolisme (hypothalamus et hypophyse) et dans les zones des émotions et de l’humeur.
- Il semble que certaines régions cérébrales de l’humeur, correspondent aux mêmes que celles qui régulent l’appétit et le métabolisme. Donc, il est possible que l’on naisse avec des gènes qui favorisent le développement de dépression et de surpoids.
- Un déséquilibre de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien : entraîne :
- Une augmentation du stress
- Une prise de poids
- Les cellules graisseuses peuvent se mettre à sécréter des substances inflammatoires. Elles peuvent atteindre le cerveau et influencer mémoire et humeur.
- Insuline : elle régule métabolisme des graisses et sucres. Chez les personnes obèses, elle est fréquemment déréglée et elle a des effets dans le cerveau, plus particulièrement sur la région des émotions : le système limbique. On sait que souvent, dépression et diabète vont de pair.
L’axe intestin / cerveau
Dans Le charme secret de notre graisse, on fait aussi le lien entre tube digestif et cerveau. Il y a effectivement une communication par l‘axe intestin-cerveau. Notre alimentation et la flore jouent un rôle dans cet axe, ce qui fait penser qu’il peut être en cause dans certains cas d’obésité et de développement de troubles psychiatriques.
Les bactéries intestinales influent directement sur nos substances cérébrales, en particulier les neurotransmetteurs comme la sérotonine (notre hormone du bonheur). Une étude chez la souris montre que des probiotiques peuvent avoir un effet antidépressif et anxiolytique.
Le mécanisme inflammatoire, lié au surpoids et à d’autres pathologies, peut entraîner une perméabilité intestinale. La muqueuse pourra laisser passer de mauvaises substances et des bactéries. Ces substances peuvent agir sur mécanismes de régulation de l’humeur.
Une étude montre que lorsque la perte de poids est entraînée par un mode de vie plus sain = diminution des symptômes dépressifs. Ce changement peut être lié à l’amélioration de l’hygiène de vie qui va réguler certains aspects de la vie : meilleur sommeil, moins de carences, sport qui encourage la production d’endorphines et dopamine… Le livre met en avant d’autres mécanismes plus complexes et suggère qu’une meilleure hygiène de vie peut aussi influer sur notre microbiote et notre santé intestinale. De ce fait, par l’axe intestin / cerveau, d’autres modifications positives peuvent avoir lieu.
Photo de Fuu J
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