Comment utiliser les huiles essentielles

Les huiles essentielles sont de véritables alliés santé. Elles ont l’avantage d’être naturelles donc potentiellement peu risquées ! Pourtant, les huiles essentielles (HE) ont beau être naturelles, elles n’en sont pas moins des substances actives relativement puissantes. Voilà pourquoi il y a un risque à les utiliser, si on ne prend pas des précautions adaptées.

Les précautions à prendre avant d’utiliser une huile essentielle

Contre-indication d’age

En premier lieu, de nombreuses huiles essentielles sont interdites aux nourrissons, d’autres ne doivent pas être utilisées avant 7 ans (Huile Essentielle (HE) de clou de girofle, HE d’eucalyptus globulus). Prenez soin de bien vérifier l’age minimum avant d’utiliser une huile sur nourrissons, bébés ou enfants. Les personnes âgées sont également très sensibles, utilisez donc les HE avec précautions.

Utiliser les huiles essentielles

Contre-indications pathologiques pour les huiles essentielles

Certaines huiles essentielles sont fortement déconseillées sous certaines pathologies.

Ainsi, si l’on souffre d’une maladie des reins, on évitera les huiles susceptibles d’être néphrotoxique (toutes espèces de sapins, HE de genévrier, HE de menthe poivrée, HE d’aneth…).

Les asthmatiques se dispenseront d’utiliser les huiles ayant un fort potentiel allergisant : HE d’aneth, HE de myrte citronnée, HE de térébenthine… Ces mêmes huiles ne devront pas être utilisées sur une longue période.

Si l’on souffre d’une pathologie du foie, on évitera les huiles essentielles potentiellement hépatotoxiques (HE de Khella, HE de clou de girofle, HE d’origan compact…)

On proscrit aussi les huiles essentielles possédant une action hormono-like (les espèces de sauges, le cyprès de Provence…) si l’on souffre de dérèglement hormonal, de cancer hormono-dépendant ou d’antécédent de cancer hormono-dépendant…

Autre exemple : On s’abstient d’utiliser des huiles essentielles stimulantes cardiaques si l’on souffre d’hypertension et à l’inverse, d’autres huiles pouvant aggraver l’hypotension.

Les huiles neurotoxiques seront utilisées de préférence par voie externe, et évitées si possible si l’on souffre d’épilepsie, de convulsion… Elles doivent également être utilisées sur de courtes durées uniquement.

On connait de nombreux cas d’interactions médicamenteuses ou pathologiques. Il est donc important de vous renseigner sur son innocuité avant d’utiliser une huile essentielle.

Grossesse et allaitement

La plupart des huiles essentielles sont interdites pendant les 3 premiers mois de grossesse. Nombreuses sont abortives ou neurotoxiques pour le fœtus (HE de cèdre, HE de sauge officinale…). Pour la suite, certaines huiles sont autorisées (HE de tea tree…) sous conditions. On n’applique jamais d’huile essentielle à proximité du ventre de la femme enceinte.

Pendant l’allaitement, le principe de précaution est de vigueur : Toute huile interdite aux enfants et nourrissons ne doit pas être utilisée.

La dilution

Dans l’ensemble, mieux vaut retenir que la plupart des huiles essentielles devront être diluées. Elles n’en seront pas moins efficaces et une utilisation pure peu avoir des effets néfastes en fonction des huiles : Irritations, allergies, brûlures, neurotoxicité…

Il y a des cas où l’huile essentielle pourra être utilisée pure mais cela reste du cas par cas. On évite sur les peaux sensibles.

Photosensibilité

Certaines huiles sont photosensibilisantes, c’est-à-dire qu’elles rendent votre peau sensible au soleil. C’est le cas par exemple des huiles riches en coumarines (HE de pamplemousse…) et aldéhydes terpéniques (HE de bergamote…). Peuvent s’ensuivre des réactions allergiques assez désagréables : démangeaisons, rougeurs, gonflements, éruptions cutanées de type allergique…

On ne s’expose donc pas au soleil après !

Le choix de l’huile essentielle

Choisissez-les de qualité biologique de préférence : un concentré actif de plantes, c’est bien ! Par contre, un concentré actif de plantes et de pesticides, c’est moins bien. Elles doivent être impérativement conservées dans un flacon en verre relativement opaque (généralement ambrés).

Enfin, elles doivent être 100 % pures et naturelles (la mention doit figurer sur le flacon) et comporter d’autres informations : nom de la plante en latin, date de péremption, partie(s) distillée(s)…

Sur internet, La compagnie des sens fait notamment partie des marques proposant des huiles de qualité.

Le test cutané pour les huiles essentielles

Avant d’utiliser une huile essentielle, il est conseillé de réaliser un test cutané dans le pli du coude. Patientez  48 heures et notez les éventuelles réactions.

Usage externe

Application d’huile essentielle

L’application d’huile essentielle sur la peau doit habituellement se faire diluée. On la dilue donc dans un corps gras (une huile végétale en général) à une certaine concentration (habituellement entre 5 % et 20 % en fonction de l’huile essentielle choisie) et on l’applique sur la zone à traiter.

Plus la zone d’application est grande, plus il faudra diluer l’huile.

Certaines huiles sont dermocaustiques. C’est le cas principalement pour les huiles riches en phénols (Huile Essentielle de thym à thymol, HE de clou de girofle…), aldéhydes aromatiques (HE de cannelle de chine, HE de niaouli…) et aldéhydes terpéniques (HE de citronnelle de Java, HE de mélisse…). Ces huiles nécessitent une plus grande précaution et une concentration plus faible lors de la dilution. Leur application pure est de ce fait interdite.

Compresses chaudes et froides

Ça fonctionne un peu comme le cataplasme. En fonction du problème, on choisira l’un ou l’autre : cataplasme froid pour les tendinites (par exemple) et cataplasme chaud pour les contractures, douleurs utérines lors des règles…

Il suffira d’avoir un linge mouillé, de l’eau chaude ou froide et une huile essentielle adaptée. On commence par imbiber le linge (je prends généralement une petite serviette éponge), puis on verse 1 ou 2 gouttes d’huile essentielle sur la zone que l’on appliquera contre la peau. Il faudra chiffonner cette zone pour étaler très légèrement l’huile essentielle. Enfin, on laisse habituellement poser jusqu’à que l’effet de froid ou chaud s’estompe.

Usage interne

Diffusion des huiles essentielles

La diffusion est possible avec un diffuseur électrique ou en galet. Il est même possible de mettre une goutte sur un mouchoir et de le laisser à proximité de soi. On conseille la diffusion pour purifier l’air de la maison (HE de lavande officinale), créer une atmosphère de détente (HE de mandarine)…

Un diffuseur d’huile essentielle n’est pas un diffuseur de parfum. Il ne faut pas le laisser fonctionner sur de longues durées. On conseille en général 2 fois 20 minutes par jour. Les diffuseurs d’huiles essentiels ne se valent pas tous ! Si vous souhaitez diffuser de l’huile essentielle dans une grande pièce, préférez un diffuseur à nébulisation.

Les précautions à prendre avec la diffusion :

  • On évitera les diffuseurs qui chauffent l’huile (ce qui est très mauvais). De ce fait, on préférera les diffuseurs à nébulisation, ventilation, pulvérisation…
  • Enfants : Ne pas diffuser d’huile essentielle en leur présence.
  • On aère bien son logement.
  • Enfin, certaines huiles ne sont pas à diffuser : clou de girofle, gaulthérie couchée…

Si vous souhaitez vous munir d’un diffuseur d’huile essentielle, voici mon guide d’achat des diffuseurs.

Voie orale

Prudence si vous décidez d’ingérer une huile essentielle. Elles doivent la plupart du temps être diluées (miel, huile d’olive…) pour ne pas agresser les muqueuses et également permettre une bonne absorption.

Voies anale ou vaginale

On peut parfois utiliser certaines huiles essentielles par ces voies sur certains cas de pathologies digestives, prostatiques ou vaginales. Il faudra faire préparer des ovules ou suppositoires en pharmacie et les insérer de préférence juste avant le coucher. Les dommages liés à une mauvaise utilisation peuvent être très graves : consulter un professionnel.

Inhalation

On utilise généralement l’inhalation lors d’état grippal, rhume, rhinopharyngite, bronchite… En fonction de l’huile utilisée, elle aide effectivement à dégager les voies respiratoires, a des propriétés assainissante ou immunostimulante.

Pour conclure

En bref, lorsque vous utilisez des huiles essentielles, vous avez entre les mains des principes actifs chimiques très puissants. Ne les utilisez pas à la légère sous prétexte qu’elles sont naturelles. J’ai vu des personnes provoquer des crises d’asthmes chroniques à leurs enfants en voulant leur éviter le rhume, des brûlures sévères causées par des huiles essentielles, des œdèmes. Tout ceci aurait pu être évité si les précautions d’emplois étaient clairement indiquées et respectées.

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